EKART est un trajet de lecture du Conte d’Isaac, un extrait du téléfilm de Ingmar Bergman; Fanny et Alexander. L’idée était de partir de l’expression littérale “travailler à partir du texte”, ce qui signifiait pour Ahmed de s’en séparer. En utilisant la technique du nageur “qui s’appuie sur la paroi de la piscine pour exercer sur elle une force contraire et se mettre en mouvement. J’ai choisi deux points. Si le texte raconte l’histoire d’un jeune homme, je raconterai celle d’une jeune femme. Si l’action se déroule à l’extérieur, je ferai tout rentrer dedans.” tel qu’il l’a définit. Cette technique a permis d’ouvrir une brèche sans tomber dans le mimétisme des mots et les dessins ont suivis comme s' ils préexistaient à son intention. L’artiste questionne l'animation en une accumulation de dessins “précisément parce que l’animation réside entre les dessins et jamais en eux. La visibilité de l’animation à un prix; c’est l’effacement de tous les dessins.” explique Ahmed.
L’artiste met en oeuvre un processus à travers lequel il questionne la place du mot à définir l’image, sa recherche à le surpasser, le dessin qui s'appuie sur deux points dichotomiques du texte originel, à ré-inventer un conte d’antipode qui repose sur la technique du nageur. Ekart a été primé aux festivals «Ciné Poème» de Bezons en 2018 et à «Animavì, Festival International de Cinéma d’animation Poétique», à Pergola.